Thomas Saunier, directeur général du groupe Malakoff Médéric, spécialisé dans la retraite, la santé et la prévoyance, s’explique sur le Figaro.fr sur les enjeux du numérique.
LE FIGARO. – Vous investissez beaucoup dans le numérique et les données, quel rôle ces outils peuvent-ils jouer en matière de prévention santé?
Thomas SAUNIER. – La prévention santé est un domaine clef pour Malakoff Médéric. Nous avons déployé de nombreux services qui associent l’humain et le digital: e-coaching santé, dépistage des risques et pathologies, téléconsultation… En facilitant l’accès à l’information, le digital permet aux utilisateurs d’être acteurs de la prévention. L’expérience client doit être la plus simple possible, et les dispositifs le moins intrusifs possible. Les data offrent la possibilité de bâtir des modèles de prédiction et de personnalisation pour proposer des services et des conseils adaptés au profil du bénéficiaire. Les objets connectés et le big data représentent donc des opportunités formidables en matière de prévention, à condition que ces sujets soient également abordés sous un angle éthique. Malakoff Médéric entend demeurer responsable et intransigeant sur la protection des données personnelles et le risque d’individualisation, contraire au principe fondamental de la mutualisation.
La collecte des données personnelles, indispensable au fonctionnement de l’intelligence artificielle, va-t-elle poser un problème vis-à-vis de vos clients?
L’utilisation des données est encadrée par le RGPD (règlement général sur la protection des données, NDLR ). Cette réglementation exigeante en matière de protection des données répond également à une attente croissante de confiance et de transparence du public. Chez Malakoff Médéric, nous avons nommé un Data protection officer (DPO), une personne en charge de la protection des données. Elle est systématiquement associée au choix des projets développés. Un cas d’usage non validé par notre DPO ne verra jamais le jour. Dans ce cadre réglementaire très protecteur, l’utilisation des données anonymisées ne pose pas de problème, à partir du moment où elle permet de concevoir des services répondant aux attentes des assurés.
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