Les seniors ont des compétences, des facultés et des talents

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Peut-on vivre vieux et heureux ?  Dans une société qui jongle du jeunisme à l’âgisme, il est nécessaire de lutter contre les stéréotypes et préjugés qui enrobent et ternissent la vieillesse.

Pour changer de regard sur nos aînés, transformer l’imaginaire collectif autour de la vieillesse et tracer la voie d’une société de tous les âges, l’Observatoire Spinoza (la branche recherche de la Fabrique Spinoza), soutenu par l’Agirc-Arrco, publie une étude scientifique qui revalorise la vieillesse dans ses habitudes de vie et ses relations et recense les nouvelles approches et innovations en faveur du vieillir heureux.

78 % des Français redoutent de vieillir. L’image négative véhiculée par le vieillissement dans notre société est synonyme de santé déclinante, maladie, perte d’autonomie, baisse des performances physiques et intellectuelles, illectronisme, inadaptation au travail, coût économique et social…

Cette vision nocive, voire culpabilisante, impacte l’estime de soi, génère du stress, décourage et affecte l’espérance et la qualité de vie de nos aînés. Pourtant, dans cette étude pluridisciplinaire, les scientifiques nous invitent à revoir notre référentiel et mettent en lumière l’incroyable potentiel de nos aînés dans tous les champs de la vie.

Les seniors ont des compétences, des facultés et des talents que la société, fondée sur l’apparence et la performance, nie : sagesse, savoir-faire et expériences, transmission, intelligence émotionnelle et des relations humaines, lucidité accrue…

La méta-étude de l’Observatoire Spinoza montre la nécessité de lutter contre les stéréotypes et préjugés, énonce des propositions sociétales inspirantes à destination des seniors, de la société civile, des décideurs économiques et politiques, et démontre, chiffres, recherches et exemples à l’appui, que la vieillesse peut être active, joyeuse et citoyenne.

Aujourd’hui, l’important n’est plus d’allonger la durée de vie, mais d’améliorer la qualité de vie des personnes vieillissantes. C’est l’objet de cette étude qui vise à apporter de la connaissance pour agir dans les différents domaines de la vie et faire advenir la société du vieillir heureux. Pour bien vieillir dans son corps, dans sa tête et avec les autres, des propositions sociétales concrètes et novatrices sont à privilégier et à développer à grande échelle.

6 leviers d’action et 34 propositions

L’étude de l’Observatoire Spinoza propose un plaidoyer autour de 34 propositions phares regroupées en 6 leviers d’action pour vieillir heureux et construire une société de tous les âges : valoriser la vieillesse via l’essor d’initiatives intergénérationnelles, développer des habitats et territoires accueillants et vivants, favoriser la santé et la prévention, accompagner la préretraite et l’engagement dans la cité, favoriser la socialisation des aînés et, enfin, commencer une nouvelle vie grâce à l’émergence d’un nouveau métier de l’accompagnement au parcours de vie tout au long de l’existence des seniors…

La vieillesse en quelques chiffres

  • 78% des Français redoutent de vieillir alors que seuls 8 % des plus de 60 ans et 20 % des plus de 85 ans sont dépendants ;
  • Croire que vieillir c’est être malade augmente les symptômes et les risques de mortalité et réduit l’obédience médicale ;
  • Porter une perception positive du vieillissement conduit à une espérance de vie de +7,5 ans et réduit le taux d’hospitalisation ;
  • À partir de 50 ans, plus on vieillit et plus on est heureux avec une augmentation du bonheur psychologique global et du bonheur hédonique ainsi qu’une meilleure stabilité émotionnelle ;
  • + 8 ans d’espérance de vie pour un changement de choix alimentaire à 60 ans en faveur d’un régime de type méditerranéen ;
  • La pratique sportive des seniors de 65-75 ans est similaire à celle des jeunes de 18-24 ans, soit 63 % ;
  • 49 % des plus de 60 ans jouent aux jeux vidéo, lesquels permettent d’améliorer certaines fonctions de la mémoire : visualisation spatiale, à court terme et épisodique ;
  • 63 % de risque de démence en moins avec un plus grand nombre de liens étroits, familiaux ou amicaux ;
  • Les 60-64 ans sont le groupe d’âge le plus aidant (garde des petits-enfants, courses, bricolage…) : ils sont cinq fois plus nombreux à venir en aide à leur entourage plutôt qu’à en bénéficier…

À découvrir, le podcast de France inter Comment changer notre regard sur la vieillesse ?

Source : Etude de l’Observatoire Spinoza

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