Marque employeur, entretien avec Sylvie Rolland et Stéphanie Boulé de Diot-Siaci

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Sylvie Rolland, Directrice des Ressources Humaines et Stéphanie Boulé, Directrice du développement RH/ RSE/ C&B  – DIOT-SIACI répondent aux questions de Jean-Luc Gambey pour Vovoxx Média, dans le cadre du Magazine #5 Dessine-Moi l’Assurance.

« La Marque Employeur, ce n’est pas une déclaration sur une affiche en papier glacé, cela se vit, c’est une réalité »

Faut-il séduire et fidéliser les collaborateurs, pour développer et soigner la Marque Employeur ?

Sylvie Rolland : La réponse est évidemment positive, même si le terme séduire ne me convient pas tout à fait, car il faut véritablement que ce soit quelque chose de profond, de vrai, avec une réalité tangible. Le temps n’est plus à l’employeur tout puissant et aux collaborateurs captifs. Ils ont le choix et nous choisissons de collaborer ensemble. Donc il est essentiel de communiquer en fonction des valeurs de l’entreprise, de nos modes de fonctionnement et d’être aligné avec ces valeurs. Nous parlons de l’expérience collaborateur : les collaborateurs ne viennent plus seulement travailler pour une fiche de poste.

Ils choisissent un environnement de travail, un contexte, des valeurs. Ils choisissent une communauté dans laquelle ce travail s’accomplit, dans lequel ils vont s’épanouir. Il n’y a plus de dichotomie entre l’interne et l’externe. Les collaborateurs choisissent aussi une entreprise pour leur engagement RSE, pour le développement durable, l’inclusion, pour divers thèmes tels que cela. Ainsi quand rencontrer une entreprise, c’est rencontrer quelqu’un qui incarne cette entreprise. Il faut que nous tenions notre promesse.

Stéphanie Boulé : Plutôt que de séduire, je dirais qu’il s’agit plutôt d’authenticité par rapport à la façon dont on se présente. Cette Marque Employeur doit aussi attirer les futurs talents puisque c’est la première image qu’ils vont avoir du groupe. Il faut qu’ils se retrouvent sur le sens pour leur donner envie de nous rejoindre et qu’il y ait un intérêt commun. Et pour fidéliser nos collaborateurs, il faut que la Marque Employeur soit le reflet véritable de ce qu’ils vivent au quotidien.

La Marque Employeur est donc un sujet stratégique ?

Sylvie Rolland : Un grand oui ! Il faut faire en sorte que les gens choisissent de rester avec nous. C’est un sujet global pour toutes les entreprises et peut être que ça l’est encore davantage dans les entreprises de services, car c’est l’humain qui le produit, c’est basé sur de l’écoute, de l’agilité, de l’empathie. C’est véritablement coller aux attentes et aux besoins de nos clients.

Il est courant de parler de symétrie des attentions vis-à-vis des clients, mais les collaborateurs attendent également cette symétrie des attentions. C’est difficile de demander à un collaborateur d’avoir cette écoute vis-à-vis du client si en interne il ne vit pas cela lui-même. Rien n’est mécanique dans nos métiers, nous sommes véritablement dans l’ajustement. Je viens d’un environnement où la règle d’or était de traiter autrui tel que nous aimerions être traités nous-mêmes. C’est aussi important de faire ce que nous disons et dire ce que nous faisons. Cela doit s’incarner dans l’entreprise, dans chacune des actions du quotidien et c’est cela qui donne toute la légitimité de la Marque Employeur.

Stéphanie Boulé : Il faut s’adresse au plus grand nombre oui, avec une diversité qui est extrêmement importante et qui nous permet de faire du sur-mesure quand c’est nécessaire, parce que chacun a une réalité différente dans l’entreprise. Il faut l’incarner, ça ne doit pas être un sujet purement RH, un joli discours, sinon ça ne peut pas fonctionner. Il faut véritablement que ce soit distillé à tous les niveaux de l’organisation, incarné aussi dans le choix que nous faisons de nos managers. C’est véritablement le manager de proximité, dans la façon dont il gère son équipe, le business, l’écoute qu’il peut avoir véritablement. Donc ce doit être un partage.

Nous avons une raison d’être qui est la suivante : nous protégeons le progrès pour imaginer un avenir durable et serein. Il y a une logique d’innovation, d’avenir. Nous sommes véritablement dans la symétrie des attentions ; nous devons aussi avoir une démarche extrêmement éthique et alignée sur nos valeurs. Et les collaborateurs sont de véritables ambassadeurs, car la façon dont ils vont parler de leur entreprise va en dire long. Quand c’est le collaborateur qui le dit, c’est qu’il le vit dans sa réalité.

Peut-on mesurer l’impact de la Marque Employeur ?

Sylvie Rolland : Pourquoi un candidat viendrait chez nous plutôt que chez un concurrent ? Qu’est-ce qu’il va y trouver et quelles preuves tangibles pouvons-nous lui apporter ? Il faut lui démontrer que nous allons être en capacité de tenir la promesse que nous lui avons faite. Cette promesse, c’est le partage de la vision, des valeurs, de la raison d’être. Nous approchons le besoin des collaborateurs d’une entreprise dans un regard plus global et plus holistique.

Personnellement, je trouve ce secteur d’activités attractif et attachant. Il y a un côté émotionnel dans l’attachement et je crois que nous voyons trop le secteur des assurances comme quelque chose d’assez froid. Nous gagnerions à parler davantage de l’émotion que nous pouvons y trouver, de la relation, des connexions humaines. C’est aussi ce qui déclenche finalement l’envie d’y travailler. Et ça, la Marque Employeur doit nous y aider. L’impact est de fait induit dans l’engagement qu’ont nos collaborateurs avec, je dirais, un petit supplément d’âme. C’est essentiel et ça fait la différence en termes de contribution.

Stéphanie Boulé : On le voit sur l’intérêt que peuvent nous porter les candidats qui sont dans d’autres secteurs d’activité ou chez des concurrents. Donc ça c’est aussi un indicateur qui est très appréciable. Il y a la performance de nos collaborateurs également : c’est bien sûr un indicateur fort parce que ça prouve leur motivation dans leur environnement de travail. Un collaborateur démotivé contribue beaucoup moins à la performance.

En conclusion ?

Sylvie Rolland : Je dirais que les Ressources Humaines définissent la Marque Employeur mais qu’elle doit être portée partout sinon elle n’a pas d’existence. La Marque Employeur, ce n’est pas une déclaration sur une affiche en papier glacé, cela se vit, c’est une réalité. Elle se vit aussi de par l’agilité, parce que quelque chose qui marchait il y a cinq ans ne va peut-être plus fonctionner de la même façon aujourd’hui. Donc il faut être constamment à l’écoute.

Les clients évoluent, nos collaborateurs évoluent, les attentes évoluent. Le sens que viennent chercher les collaborateurs dans le travail doit être une réalité. Nous parlons de l’expérience client, mais la symétrie des attentions, c’est aussi l’expérience collaborateur qui fait qu’il s’en va, reste, nous rejoint ou va voir ailleurs. Et s’il reste ou revient, c’est par choix. Nous nous choisissons mutuellement justement parce que nous ne sommes pas captifs. Réciproquement, nous choisissons d’être ensemble parce qu’on a un parcours à faire ensemble, parce qu’il y a un enrichissement commun, parce qu’il y a une contribution commune. Et l’entreprise grandit aussi avec ses talents. C’est cet échange permanent qui est vecteur de performance.

Stéphanie Boulé : Il y a une nécessaire incarnation des valeurs et encore une fois, une Marque Employeur, cela se vit, cela ne se décrète pas. C’est véritablement notre culture et la culture, c’est le vécu.

Diot-Siaci est un groupe de conseil et de courtage d’assurance et de réassurance, leader en France et présent dans plus de quarante pays. Il conçoit des solutions innovantes et sur-mesure pour ses clients Grandes Entreprises, ETI, PME-PMI. Avec près de 5000 collaborateurs et un vaste réseau international, le Groupe exerce son activité dans le monde entier et totalise un chiffre d’affaires proche de 730 M€ en 2021. 

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