Interview : Pierre Bonodot, secrétaire général d’Insurtech France

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Insurtech France collabore avec l’Assurance en mouvement qui a initié une série d’interviews de dirigeants d’Insurtechs, qui sera publiée très prochainement. L’occasion d’interviewer Pierre Bonodot, Secrétaire général d’Insurtech France.

Rappelez-nous le rôle de cette association, ses membres et sa communauté ?

Insurtech France a presque 3 ans maintenant. C’est une association qui réunit les acteurs de la tech, de la gestion des risques et de l’assurance. Son objectif est de faire connaître la communauté et de permettre les échanges entre membres sur des sujets d’intérêt commun, l’Intelligence Artificielle, la gestion de sinistres ou encore les valeurs de l’Insurtech. Nous sommes 260 personnes morales aujourd’hui, des start-ups / scale-ups / licornes aux 2/3, mais également des investisseurs, des assureurs, réassureurs et courtiers établis, des prestataires de services, des studios / accélérateurs / incubateurs, sur toute la chaine de valeur du secteur.

Vous avez une vision assez unique du paysage des Insurtechs en France : Comment les voyez-vous grandir ?

C’est la diversité du secteur qui frappe d’abord. On pense souvent aux Insurtechs distributeurs en mode BtoC en première approche mais il existe beaucoup de business models, sur toute la chaine de valeur des risques et de l’assurance.

Des Insurtechs interviennent sur des niches produits, sur de la gestion sinistres ou encore sur du monitoring de risques. Elles peuvent être assureurs, courtiers, MGA, facilitateurs technologiques ou encore gestionnaires de données, en mode BtoB ou BtoBtoC. Elles s’intègrent d’abord dans des écosystèmes de plus en plus complets, faisant intervenir de jeunes acteurs et des acteurs plus établis.

Comment analysez-vous la collaboration (ou coopération) des insurtechs en France avec les acteurs du secteur de l’assurance (Assureurs, Mutuelles, IP, …) ? A l’étranger ?

C’est le mode en partenariat qui est le plus répandu au sein du secteur, en France comme à l’international. Les Insurtechs sont des outils d’accélération de la transformation et de l’innovation pour les groupes plus établis, un moyen d’améliorer les processus ou d’être présents sur de nouveaux marchés plus rapidement. C’est également un moyen de renouveler la relation avec les clients et les autres membres de l’écosystème.

Quels sont les apports particuliers et majeurs, selon vous, des insurtech sur la chaine de valeurs de l’Assurance ?

Il y a beaucoup d’impacts, sur chaque étape de la chaine de valeur. Il s’agit souvent d’industrialiser la gestion et l’utilisation de la donnée, de mettre en place une plateforme permettant de monter rapidement un processus simple pour les clients, faisant appel à plusieurs types d’acteurs du secteur. Il peut s’agir aussi de se positionner sur des nouveaux marchés en construction.

Des exemples concrets : l’utilisation des données climatiques et météorologiques dans la définition de produits et de services à destination des particuliers, des entreprises ou des agricultures, l’utilisation de l’IA pour rendre intelligible et comparer des produits d’assurances parfois très techniques, faire oeuvre de conseil sur les risques cyber, avec des actions de prévention et de diagnostic en temps réel…

Quels sont les principaux enjeux, pour les insurtechs en 2023 ?

Les créations d’Insurtechs continuent, de nouveaux projets apparaissent chaque jour pour traiter des points d’amélioration / pain points identifiés sur les marchés. Mais les cycles de développement se sont accélérés, le secteur est de plus en plus mature : les Insurtechs doivent démontrer très vite la robustesse de leur modèle économique pour décrocher des partenariats, des clients et des fonds pour se développer.

Du point de vue de la modernité et des technologies, les insurtechs ont des apports incontestables pour le secteur de l’assurance. Cependant, d’un point de vue de la gouvernance et plus particulièrement des dirigeants, ne trouvez-vous pas qu’elles manquent un peu de modernité, en l’occurrence de mixité ?

Sur la question de la parité et de la mixité au sens large, il faut mettre en avant les entrepreneuses et les entrepreneurs issus de la diversité et susciter plus de vocations, au travers de témoignages et d’accompagnement sur le secteur.

Concernant la gouvernance, c’est un sujet différent : les Insurtechs sont des structures jeunes par définition, qui se construisent et qui grandissent avec leurs activités. Elles se structurent au fur et à mesure de leurs besoins et de leurs moyens.

Insurtech France collabore avec l’Assurance en mouvement sur une série d’interviews de dirigeants* qui sera publiée très prochainement. Nous nous remercions. Que pouvez-vous en dire ?

C’est l’occasion de découvrir des acteurs innovants, des partenaires potentiels, sur toute le chaine de valeur du risque et de l’assurance, à différents moments de leur développement. Ce sont des projets, des entrepreneuses et des entrepreneurs, des équipes, qui partagent des valeurs fortes d’innovation, de transparence et de simplicité pour le secteur.

*De très nombreux entretiens avec des dirigeant(e)s d’Insurtechs seront publiés prochainement, dans la rubrique Tribunes de l’Assurance en mouvement entre le 22 Mai et le 2 Juillet 2023.

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