Mourir dans la dignité : un débat qui concerne l’Assurance aussi ?

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Débat médical, éthique et sociétal, le sujet de la fin de vie questionne encore, alors que le gouvernement français rendra bientôt sa décision sur une éventuelle aide à mourir.

Rappelons qu’Emmanuel Macron s’était engagé à légiférer sur la fin de vie. La Convention citoyenne sur la fin de vie a rendu ses conclusions, en avril, il y a six mois, Emmanuel Macron avait promis de « bâtir » un texte pour la fin de l’été. Toujours rien…

Depuis des années, le débat sur la fin de vie divise. Mais dans les prochaines semaines, sera rendu public, selon l’Elysée, un projet de loi sur l’aide active à mourir. « Je pense que [le texte] sera en conseil des ministres avant la fin de l’année, et ensuite au Parlement l’année prochaine », déclarait Franck Riester, ministre chargé des relations avec le Parlement, ce lundi 25 septembre au micro de Sud Radio.

À savoir que l’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas autorisés en France. Seul le recourt à « la sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour des malades en phase terminale est possible, d’après la loi Claeys-Leonetti, de 2016.

La fin de vie en France, toujours en débat

Mais en attendant, les défenseurs d’un changement du cadre légal de la fin de vie continuent de se battre pour encourager la France à tenir ses engagements. Dignitas, une association suisse fournissant des services d’aide au suicide, a saisi la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) dans l’espoir que la France permette enfin « un droit de mourir dans la dignité ». Ces requêtes déposées par l’association ont été considérées comme recevables par la CDEH, qui prendra une décision dans les mois, voire années, à venir.

Sujet sensible, du côté des soignants, aussi, cette aide à mourir fait débat. Si pour Ségolène Perruchio, vice-présidente de la Société française de soins palliatifs, « donner la mort, c’est une forme d’abandon » (des propos relayés par Franceinfo) pour le docteur François Blot, réanimateur dans un centre anti-cancer, l’aide active à mourir reste un soin.

L’assurance peut-elle s’engager sur ce sujet  ?

Dans le secteur de l’assurance, souvent engagé sur les questions de société, quelques acteurs se sont mobilisés pour faire entendre leurs voix. Et, ce fut le cas de MGEN. La mutuelle a publié, en juillet 2022, un manifeste, en collaboration avec plus de 2 600 adhérents, témoignant de son positionnement sur le sujet.

« Nous, collectif mutualiste, militons pour qu’en France, toutes les personnes en situation de fin de vie soient égales en droit et en dignité ainsi que libres de leurs choix. »

Cela implique de rendre effectif le droit au respect et à la dignité jusqu’à la fin, rendre effective l’égalité de droits face à la fin de vie mais également de permettre la liberté de chacun face aux choix concernant sa fin de vie.

Cet engagement a suscité une certaine controverse. Claire Fourcade, présidente de la Société française de soins palliatifs, s’inquiète de la réelle motivation de ces mutuelles. « Quand on sait que les six derniers mois de la vie sont ceux qui coûtent le plus cher dans les dépenses de santé, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi elles défendent l’euthanasie et le suicide assisté avec autant de motivation. De plus, on ne voit pas les mutuelles se mobiliser beaucoup sur les soins palliatifs. Aucune mutuelle ne nous a appelés pour savoir comment on pourrait améliorer la prise en charge de la fin de vie, alors qu’il y aurait beaucoup à faire pour mieux accompagner les patients et leurs proches », déclarait-elle au Figaro.

Alors le secteur doit-il continuer de montrer son engagement pour « mourir dans la dignité » ?

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